Pas facile de s'y retrouver ! Est-ce une marque créée par un Français ? Une marque dont les propriétaires ou actionnaires majoritaires, individus ou sociétés, sont français ou habitent notre pays ? Pour définir la nationalité d’une marque, on pense souvent aux personnes qui ont joué ou jouent un rôle majeur dans son existence. Mais les sondages font apparaître bien d’autres définitions… La définition officielle mettra-t-elle tout le monde d’accord ?
Pour le droit français, la nationalité d’une marque est une question d’endroit. Deux conditions de lieu doivent être réunies.
Pour les économistes, comme pour les consommateurs qui s’interrogent sur le fonctionnement du Made in France, le lieu où une entreprise exerce l’essentiel de son activité est également important pour déterminer sa nationalité. Mais par suite des délocalisations, telle ou telle marque réputée ne fabrique plus en France, où ne sont désormais localisées que la direction et la conception. Cela ne l'empêche pas d’être française, d’un point de vue juridique, mais aussi par son histoire et parce que les consommateurs lui demeurent très attachés.
Vous l'aurez compris : il n'est pas simple de déterminer la nationalité d'une marque. Et le qualificatif "française" associé à une marque ne préjuge pas de la valeur que son activité crée pour notre pays, ni de son impact positif sur l'emploi dans l'hexagone.
Là où le bât blesse, c'est quand des marques essaient d'attirer les consommateurs attachés au Made in France, en essayant de leur faire croire qu'elles vendent des produits français, par toutes sortes de mentions ou de signes ambigus, voire trompeurs : l'adjectif "français", un coq, du bleu, du blanc et du rouge...
C'est pourquoi nous avons créé ce site, qui est un moteur de recherche de produits fabriqués en France avant d'être un répertoire de marques. Il nous semble important que la sélection sur notre site s'effectue prioritairement au niveau des produits. Cela nous garantit que leur vente peut avoir les effets positifs qu'on attend de la consommation de produits français.
Pour réduire au maximum leur empreinte carbone, ces marques responsables recherchent avant tout des circuits courts. L’ensemble de leurs activités, de la conception à l’expédition en passant par la fabrication, sont assez souvent regroupées sur un même site ou dans des endroits proches, comme chez ABC Meubles. Certaines ne le peuvent pas, comme Le Slip Français, en raison notamment de la diversification de sa production et de ses collaborations avec d’autres marques ou fabricants tels que Saint James pour les pulls, Perrin et Broussaud pour les chaussettes, ou l’Atelier Charentaises. Mais faire travailler une quarantaine d’ateliers répartis sur tout notre territoire correspond justement à l’objectif de son fondateur : contribuer à la relocalisation des productions nationales. De même, les jeans de 1083 sont confectionnés à Romans, Marseille, Paulhac, Bobigny et Roubaix.
Les marques peuvent choisir de fabriquer dans une région où une activité artisanale ou industrielle existe traditionnellement dans un même secteur. Mais bien des fondateurs et fondatrices de marques ont implanté leurs usines ou ateliers là où ils (elles) habitaient. Inversement, plusieurs marques peuvent recourir à un même fabricant, qui sait utiliser son savoir-faire pour répondre à leurs demandes spécifiques : dans le Maine-et-Loire, la Manufacture 49 fabrique des chaussures pour le groupe Eram, mais aussi d'autres noms. Un même exemple illustrera ces trois cas de figure : Lemahieu, qui 1) confectionne dans la région Nord, comme on appelait autrefois ce bassin textile ; 2) a commencé son activité dans le sous-sol de la maison de son fondateur ; 3) fabrique pour de nombreuses marques de vêtements et sous-vêtements pour homme et pour femme, dont la sienne, Achel par Lemahieu.
Les meubles sont fabriqués dans toute la France, grâce à l’activité de petits établissements. Cela permet à Camif de proposer sur son site un tour de France de ses fabricants et fabricantes. Mais le tiers des établissements de puériculture, jeux et jouets sont situés en Ile-de-France. Celle-ci concentre également 1/3 des marques de bijouterie-joaillerie, ce qui n’a rien d’étonnant vu l’importance historique des grandes maisons fondées à Paris. La proportion est un peu moindre pour la maroquinerie, dont une part presque aussi importante est située dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, où se trouvent les grands ateliers de marques renommées. Mais d’autres territoires de notre pays sont célèbres en Europe pour la concentration des activités d’un secteur de fabrication. Il s’agit notamment de la « Plastic Valley » » dans l’Ain, avec Oyonnax comme capitale de la plasturgie, technique de transformation des matières plastiques. Pour la beauté, la politique de décentralisation des années 1970 a contribué à la naissance de la « Cosmetic Valley », premier centre mondial de parfumerie-cosmétique. Ce territoire regroupe les régions Centre-Val de Loire, Normandie et Ile-de-France, avec l’ensemble des acteurs de la filière, depuis la recherche jusqu’au conditionnement, en passant bien entendu par la production. Toujours dans le domaine des cosmétiques, la région de Grasse contribuait comme Paris à la réputation de notre pays au début du XIXe siècle, et elle fait partie aujourd’hui de nos pôles de compétitivité.
Comme on le voit dans l’exemple de Grasse, ville de la Côte d'Azur renommée dans le monde entier pour sa production de parfums, la fabrication de tel ou tel produit peut être liée aux ressources locales. Vous vous doutez bien que le climat de la région la prédisposait à la culture des fleurs et des plantes aromatiques. Mais figurez-vous qu’au moyen âge, la ville était connue en Europe pour le cuir de ses tanneries, et que c’est d’abord pour masquer son odeur, en particulier dans les gants, que l’activité de parfumerie a commencé à se développer ! Et savez-vous dans quelle région de l’hexagone sont fabriqués beaucoup de jouets en bois ? Si vous séchez, pensez à ceux de Jeujura ! Les ateliers de nombreux fabricants de jeux et jouets en bois sont bien évidemment situés dans le Jura parce que ses forêts leur fournissent la matière première. Mais ce travail du bois a surtout pour origine la longueur et la rigueur des hivers ! Les paysans contraints de rester à l’intérieur s’occupaient en fabriquant des jouets pour leurs enfants…
De nos jours, plusieurs créateurs ont choisi certaines régions ou villes pour y faire renaître une activité mise à mal par la mondialisation, tout en profitant du savoir-faire local. C’est ainsi que depuis une douzaine d’années, des ateliers de chaussures ont rouvert à Romans-sur-Isère et qu’Ector a décidé d’y faire fabriquer ses sneakers à partir de plastique recyclé : une "Cité de la chaussure" y accueille de nombreuses autres marques comme Unsibeaupas. L’industrie textile a repris dans les Hauts-de-France, par exemple à Lille, Tourcoing, Roubaix ou leurs environs, avec notamment des jeans, dont la confection est historiquement située dans le Sud (Ateliers de Nîmes, Atelier Tuffery dans les Cévennes…). Dans les Vosges aussi, l’industrie textile renaît, avec notamment la relocalisation du linge de maison et des chaussettes. Elle a su répondre aux nouvelles demandes des consommateurs, en utilisant des matières plus écologiques, telles que le coton bio ou recyclé et le lin, et dont certaines ont été redécouvertes, comme le chanvre et l’ortie. C’est la région Auvergne-Rhône-Alpes qui détient la 1ère place dans notre pays pour l’industrie textile, notamment celle du luxe. Ce pôle est le deuxième dans le monde pour les textiles de mode, après l’Italie. On y fabrique non seulement des vêtements, mais aussi des textiles pour la décoration et l’ameublement (sans compter les textiles techniques).
En dehors des bassins industriels de certains secteurs, il est important d’évoquer des petites villes de moins de 10 000 ou 5000 habitants, voire des villages, où l’emploi a été préservé et même développé grâce au maintien d’une fabrication locale. Elle a souvent pour origine une implantation ancienne. A Tonnerre depuis 1910, sous la direction de la même famille, La Compagnie Dumas a une capacité de production annuelle de 200 000 couettes et de plus 2 millions d’oreillers. Elle fabrique pour ses trois marques et pour Camif, entre autres. Cette ancienneté peut être liée au savoir-faire emblématique d’une région. Jules et Jenn fait fabriquer ses espadrilles dans le Pays basque, à Idaux-Mendy (270 habitants), sur le territoire de Mauléon, capitale de l’espadrille depuis un siècle. Terminons par l'exemple de Chauvigny (près de Poitier), petite ville de la Vienne, d'autant qu'il permet d'évoquer la fabrication de la lingerie-corseterie. Ce savoir-faire aurait pu disparaître avec les délocalisations des grandes marques de sous-vêtements féminins comme Aubade, mais trois de ses anciens cadres ont décidé de relancer la production locale sous le nom de Lingerie indiscrète, qui produit aussi désormais des sous-vêtements masculins. D'autres fabricants de lingerie se sont lancés à Orléans ou Bourg-en-Bresse, par exemple. Ce sont autant de territoires pour lesquels nos marques responsables ont un impact positif.
Vous y trouverez uniquement les produits Made in France de nos marques partenaires. Si une marque est présente, cela signifie qu'au moins un produit est d'origine française. Sur chaque Page Marque, vous trouverez la proportion de la production qui est dans ce cas.
Nous référençons trois sortes de marques.